Hello cher lecteur!

Tu nous as laissés lorsque nous cherchions désespérément de la fraîcheur, après avoir été desséchés comme des pruneaux à Palm Springs. Romu sort donc sa baguette de sourcier (qui veut tenter une contrepèterie?) et nous conduit vers l'eau du lac Havasu. 

Mon iPhone semble contre cette idée, il se fait brusquement entendre, se met à siffler sans raison, à trépider, hululer, en mode sirène, il nous casse les oreilles, d'ailleurs on pense au début que c'est Mister White qui nous prévient d'une grave avarie moteur, mais pas du tout, c'est un truc de dingue: mon téléphone a un mode alerte insoupçonné, qui en ces temps de giga ouragan qui déferle sur le Texas et la Floride, n'augure rien de bon... En tous cas, moi, ça me fait flipper!

 

Pourquoi il nous écrit ça, ce con? Romu, qu'est-ce qu'elle dit, ta baguette? 

 

Je pense que mon homme peut largement se reconvertir en Harry Potter de la pluie. Je dis ça, je dis rien.

On vit les instants les plus longs de notre life.

Si on couple le déluge qui nous tombe dessus sans crier gare, à la route qui se fait submerger en 5 minutes (image mentale qui flashe (serais-je en train de dérouler le film de ma vie?): Je vois les radiers de la Réunion, un abruti qui les traverse en voiture et y laisse sa peau, et nous qui pensons: mais il est trop abruti, lui!), et aux avertissements angoissants de mon iPhone, qui hurle toutes les minutes que nous allons mourir dans les inondations (oh l'abruti, si tu nous entends, on est désolés, on le pensait pas vraiment), tu auras une vague idée de la trentaine de kilomètres que nous subissons, accrochés au volant, aux sièges, à la table, priant pour que Mister White sache nager.

On s'en sort vivants, une chance.

On a bien mérité notre apéro coucher de soleil...!

Un petit tour de Jet Ski!

Au lac Havasu, pour la fraîcheur, on repassera, mais pour l'eau, on a tout bon!

Seeeeeee yaaaaaaaaaaa!!

Hi there!

La grande aventure commence: nous allons chercher notre camping-car, yiiiiiihaaaaaa!

Comme tu nous connais bien, tu sais que le camping-car et nous, c'est une grande histoire d'amour; c'est donc fort impatients que nous arrivons à Cruise America Los Angeles pour le récupérer.

D'emblée, on sent que ça va être compliqué: un seul comptoir est ouvert, et il y a une vingtaine de personnes qui attendent devant nous. Je calcule que l'hôtesse prend environ 20 minutes par client, le résultat me donne le tournis.

En effet, deux heures après, nous passons enfin devant le gars qui a remplacé l'hôtesse, et qui doit avoir hâte lui aussi que sa journée se termine. Ses explications sont très succinctes, le sourire est là mais sans plus, et il nous laisse avec un "on vous appellera dès que votre camping-car est prêt".

En sortant, nous constatons avec effroi que les 20 personnes qui étaient devant nous dans la queue sont encore sur le tarmac, à attendre la livraison de leur camping-car. 

On se motive à garder notre bonne humeur, après tout, on est en vacances, il n'est que 15H, on n'a pas de train à prendre, restons zen.

Une heure plus tard, nos résolutions ont du plomb dans l'aile, ça n'avance pas, il reste encore plus de 10 clients avant notre tour, et tout le monde semble trouver ça normal. On est les seuls à s'impatienter ou quoi??

Une heure plus tard, on commence à zieuter de travers les clampins qui attendent encore: Notre regard s'acère, plus de place pour la complaisance: le Chinois, là, il va pas nous la faire à l'envers, j'ai bien vu qu'il était derrière moi dans la queue, alors qui peut m'expliquer pourquoi il vient de récupérer son engin, lui?

En plus, vu qu'il est 17H, on oublie direct l'idée de se taper 3H de route comme nous l'avions prévu sur notre itinéraire, nous sommes donc contraints d'annuler la réservation de notre camping, on s'assoit sur 40 dollars. 

A 17H30, il ne reste plus que nous et 2 autres couples. Là, nous remisons tout civisme au placard, nos racines franchouillardes reprennent le dessus, ils vont entendre parler du pays à Cruise America, faut pas pousser mémé dans les orties, ça va faire 5H qu'on poireaute avec le sourire, on va passer à la vitesse supérieure!

Résultat des courses: on nous donne le camping-car qui était garé devant nous depuis le début. On constate tout de suite que le ménage laisse à désirer, que la plaque d'immatriculation ne correspond pas à notre contrat, on en conclut que notre coup de gueule a eu pour effet d'accélérer le processus en nous refilant le 1er camping-car qui était à moitié prêt. 

Bonne nouvelle cependant: il n'a que 18 000 miles au compteur, contre 70 000 pour celui qui nous était initialement dévolu.

Bon, on ne va pas te mentir, malgré cette journée de chiotte que nous avons perdue, on est quand même super heureux de découvrir notre maison roulante, et on part très rapidement de cet endroit maudit, on leur fera pas de pub, à Cruise America!

Pour inaugurer la bête, le lendemain, nous partons à Palm Springs, non sans avoir fait un petit détour chez le réparateur car le bouton du climatiseur de toit nous a lâchés.

Nous vous présentons MISTER WHITE, notre camping-car!

Le garage un peu glauque qui nous répare la clim.

Palm Springs, la ville où une multitude de célébrités ont fait construire leur maison.

Beverly Hills n'a qu'à bien se tenir!

Mister White a la classe.

La maison Honeymoon d'Elvis et Priscillia Presley!

La case de Franck Sinatra

La case d'un type perché dont j'ai oublié le nom, mais il paraît qu'il est super connu.

L'âne-raignée!

A Palm Springs, il fait une chaleur à crever. On bénit le garagiste qui nous a réparé notre clim.

Malgré cela...

PREMIERE NUIT à Palm Springs:

23H: il fait 34° et pas un souffle d'air. On a le choix entre dormir avec un avion à réaction (la clim), ou dormir sans. On opte pour le Boeing.

Minuit: Je rêve de crash aérien, ce n'est plus possible. Je me lève et j'éteins la clim, priant pour que mes idées reçues sur le désert s'avèrent vraies (idée reçue 1: La nuit, dans le désert, ça caille).

1H du mat: Cannelle gémit. Je vais voir. Elle est trempée de sueur. L'idée reçue numéro 1 est fausse. Dans le désert, la nuit, il fait aussi chaud que le jour, mais sans le soleil. Je remets la clim.

2H du mat: Romu a froid. On éteint la clim.

3H du mat: Je me demande si je suis victime de bouffées de chaleur pré-ménopausiques. Je dégouline des pieds à la tête. Je tâte Romu, il transpire. Je suis rassurée, je suis encore une jeune fille. Je rallume la clim.

4H du mat: Tout le monde dort enfin. Romu se retourne violemment. L'onde sismique se répand jusqu'à l'autre bout du camping-car, réveillant dans la foulée Cannelle et Roméo. Le bruit empêche Cannelle de dormir. On éteint la clim.

6H du mat: Inutile d'espérer dormir 5 minutes de plus car le soleil est arrivé et transforme Mister White en rôtissoire. 

Il va falloir fuir au plus vite ces températures de maboule si on veut rester sains d'esprit...!

Prochaine étape, de l'eau, de l'eau, de l'eau! Seeeee yaaaaaaaaa!

 

 

 

 

 

 

 

 

Hello cher lecteur!

Nous te retrouvons sur la route de Las Vegas, comme tu le sais, c'est la 3ème fois qu'on emprunte ce chemin grâce à mon super sens de l'orientation... Au final, ça s'avère être une excellente nouvelle, vu que les prix des hôtels ont baissé de moitié, on va donc se faire une petite étape Circus Circus (hôtel beauf-beauf), et visiter le downtown de Las Vegas, que nous ne connaissons pas.

On dit merci qui?

Il faut bien différencier le Strip (la grande rue avec tous les hôtels casinos), du centre ville, plus calme. Enfin, tout est relatif.

Ca grouille de monde, pas toujours des gens comme toi et moi d'ailleurs, on rencontre aussi des lapins, des mecs à poil, des filles à poil aussi mais avec plein de plumes, des statues vivantes, des tyroliennes géantes qui partent du plafond, des restaurants où des infirmières sexy mettent la fessée aux clients qui ne finissent pas leur plat.... C'est très animé!

Calmez-vous les mecs, je vous donnerai l'adresse en message privé.

C'est cool parce que Cannelle a sa jauge du non-jugement au high level: Je ne pense pas qu'elle s'attarde plus tard sur les différences qui composent le monde, vu qu'à ses yeux, le lapin (ci-dessus) est "trop cute", le mec à poil "rigolo", les filles plumées "magnifiques et je leur ai fait coucou", les infirmières "heureusement qu'elles sont là pour soigner les gens". Inutile de lui montrer le film sur les 100 différences (clin d'oeil à Ingrid et Pascale)!

Par hasard, on passe devant un truc qui fait bondir Roméo et vaut un Skype immédiat avec Enzo: Le Pawn Shop!

 

Pawn Shop, c'est une émission qui passe sur National Geographic, et qui filme des transactions d'antiquités. Et bien sûr, c'est à celui de Las Vegas que ça se passe! Les aficionados reconnaîtront la devanture...

Au passage, le thermomètre menace d'exploser, je crois qu'on bat les records, le four tourne à plein régime, le gâteau est cuit et nous aussi! 

Pour ta culture générale, les degrés Far. sont à diviser par 33 pour les convertir en Celcius. Il fait donc 48° à Vegas. On a l'impression de se dessécher sur place, nos yeux sont secs, on est déshydratés! Je comprends comment on peut littéralement mourir de soif dans le désert.

 

Une petite sortie typiquement américaine, on va draguer à la patinoire!

Pffffff... Que dire?

 

Cette petite parenthèse bien sympa se termine, et nous partons pour San Diego. On nous a dit que là bas, c'est la belle vie qui nous attend!

En effet, on s'y sent immédiatement comme chez nous, preuve qu'on est des personnes qui aimons la belle vie.

On a un petit bungalow à deux pas de la plage, à Mission Bay, on en profite donc un maximum! Roller, skate, surf, footing, apéro, playa, bronzette! C'est un peu le remake de Venice Beach, mais en beaucoup plus sportif et en beaucoup moins dingue. On peut se promener le soir sans risquer de tomber sur le perché/drogué/alcoolisé de service.

Quoique....

Il nous arrive aussi des super aventures! Hier soir, nous marchions tranquillement Romu et moi (On a mis au point un plan B régulier: laisser les gosses pour se faire un apéro entre grands.)

Je viens d'ingurgiter une sorte de cocktail au concombre, il fallait oser, je pense que le serveur a dû vider dedans la moitié d'une bouteille de vodka, je suis donc bien prête pour entamer toute sorte de conversation en fluent english avec n'importe quel inconnu. Ca doit se sentir (pas mon haleine chargée, mais ma motivation), car une dame d'un certain âge, qui titube bien plus que moi, s'accroche sans crier gare à mon bras.

Elle cherche sa rue, que nous ne connaissions pas, et rit d'avoir bu beaucoup trop de bières! Au passage, on discute comme deux copines, elle me raconte sa vie (plusieurs fois) (je suis donc bien plus claire qu'elle vu que je me rends compte qu'elle se répète). Elle me demande si c'est une bonne idée de sauter d'un pont vu que sa fille a divorcé. J'espère ne pas faire de contresens en lui répondant que c'est une mauvaise idée.

La pression monte, si je me plante dans la traduction, je la tue.

On finit par lui redemander où elle va, il est quand même 22H, elle est bourrée, toute seule, et elle veut sauter d'un pont. On ne le sent pas trop. 

On décide donc de la ramener en voiture, grâce aux maigres indices qu'elle nous fournit. Elle se souvient d'un Wendy (nous vla bien, il y en a à tous les coins de rue), et que sa fille l'attend dans leur maison de vacances. 

Ca tombe bien, sa fille l'appelle. La conversation semble tendue. Je lui demande de demander à sa fille le numéro de la maison. On tourne et on retourne, on voit tous les numéros sauf le sien, et elle ne reconnait pas sa maison.

On rappelle sa fille, elle me la passe. On parvient à la retrouver. Elle est très énervée, nous regarde à peine, empoigne sa mère qui me serre dans ses bras en me disant qu'elle ne m'oubliera jamais (moi non plus, la voici canonisée sur le blog), et disparait sans un merci!

Maman, merci d'avoir toujours été sobre!

 

Une bonne semaine bien remplie, on repart à bloc pour récupérer notre camping-car à Los Angeles!

Seeeeeee yaaaaaaaaaaa! XXX

 

Hi there!

Ca fait un peu trop longtemps que je n'ai rien posté sur le blog, on va dire simplement qu'il nous a fallu à tous ces quelques jours de réadaptation, pour trouver notre équilibre à quatre, et ne pas faire de Roméo le bouc émissaire de la famille hihihihi!

Du coup je termine mon post sur Cedar City, vu cette fois-ci du côté des paysages, car mine de rien, cette petite ville de 29 000 habitants se défend plutôt bien:

Elle est tout près de Zion (l'un des parcs nationaux incontournables de la région) et de Kolob (un autre canyon), à sa droite se trouve la forêt de Brian Heads (au passage, certaines zones ont brûlé il y a quelques mois) (Brian Heads c'est là où Enzo ira faire du ski, à deux pas de sa fac. Oh les cons! Ils ont même ajouté des pistes de ski!!), et pour boucler le tout, à quelques kilomètres, un immense lac tout bleu.

Kolob Canyon

 

I'm a poor lonesome cow boy....

Zion Canyon

L'université et ses 10 000 élèves (tu as bien lu, 10 000) représente bien sûr le centre névralgique de la ville, qui du coup a beaucoup de dynamisme: festivals en veux-tu en voilà, sports en tous genres, et tout un tas de facilités "spéciales jeunes", allant du bar branchouille au passage du permis de conduite américain...

A ce propos, c'est hallucinant, là où en France tout est archi-compliqué, ici, ça se fait en 5 minutes.

Exemple: Ouvrir un compte à la Wells Fargo (yiiiiiiiihaaaaaaaaa! Where's Lucky Luke??)

Tu arrives. Tu t'asseois. Une blonde maquillée te rejoint "Hellllloooooooooowwwwww how are you today?"

Tu lui files ton passeport, ton adresse, ton numéro de téléphone. Elle te fait un speech sur les différentes options possibles, et voilà. 15 minutes top chrono, et Enzo repart avec une carte de débit provisoire, qui sera transformée en carte définitive une semaine après!

- On vous apprend des trucs sur les Etats-Unis, mode ON:

Quand on est arrivé, on ne comprenait rien à cette histoire de carte de débit ou carte de crédit. Je ne vais pas dire qu'à présent on pourrait faire un quizz là dessus, mais c'est devenu un tout petit peu moins obscur. La carte de débit correspond à notre carte VISA française, et permet des retraits d'argent, et des achats en boutique ou sur internet. La carte de crédit, elle, comme son nom l'indique, ne sert qu'à faire des emprunts, mais on ne peut l'obtenir qu'après avoir montré patte blanche, et montré qu'on est capable de gérer son budget. Bref, pour Enzo, une carte de débit suffit amplement!

Mode guide touristique OFF.

Même facilité au bureau du permis de conduire: En 3 minutes nous repartons avec la liste simplissime des pièces à fournir, et le livret de code. Ca a l'air simple, il faut prendre rendez-vous pour repasser son code américain, puis conduire 10 minutes dans le véhicule de son choix. (sceptique)

Dans la foulée, on se tape la sécurité sociale: en 20 secondes c'est plié, le guichetier coupe mes phrases il a l'habitude, il note de lui-même l'adresse du campus, et nous fournit le papier dont on a besoin.

Waaaaaaaa. Rien que pour ça, on baise les pieds de la statue de la Liberté. Si je te dis qu'en plus, tout ce petit monde a le sourire et t'accueille avec chaleur, Paris peut aller se rhabiller!

Prochaine étape, on te retrouve à San Diego, un peu de mer, un peu de surf, un peu de palmiers, un peu de doigts de pieds en éventail!

Seeeeeee yaaaaaaaaa!

Comme la tradition le veut, voici le jeu de la semaine.

Une seule réponse par lecteur et bien sur un petit gift a la clé.

Where is Bullshit ?

 

A vos réponses 

Hi there!

Le moment le plus difficile du voyage est arrivé, il s'agit de laisser Enzo à son campus à Cedar City, et de repartir sans lui. Hum? WTF?

 Il est né hier, bordel, et il s'en va déjà? Quel est ce vortex qui a accéléré le temps? Pourquoi on a dit oui quand il a voulu partir aux États Unis? Il n'aurait pas pu rester au Tampon? (près de sa môman chérie)

... Comment on va faire sans lui?

Oui j'assume ma mélancolie, même si je sais, même si j'ai vu, qu'il va être bien, heureux, et qu'il est entre de bonnes mains car son université de l'Utah est pile poil ce qu'il lui faut pour être encadré sans être surveillé.

Are you ready?

VISITE DE SUU (Southern Utah University) (oui oui, ça claque comme nom, comparé à Marcel Goulette) (pas de french bashing stp):

 

Le petit terrain de base-ball, soccer, football américain...

 

L'entrée, en toute simplicité.

Le planning d'activités de 2017, je pense qu'Enzo va grave s'ennuyer...

Pourquoi faire petit quand on peut faire démesuré?

On peut même faire des cours sous les arbres.

L'extérieur de la bibliothèque...

 

L'intérieur de la bibliothèque (enfin, juste une petite partie).

Le mec est dingue! Il a mis une piscine olympique dans la fac!!

Et une piste de course intérieure, tant qu'on y est.

Il manquait un petit mur d'escalade, tu ne trouves pas?

Hey les gars, et si on mettait aussi une salle de muscu? Et du squash, de la gymnastique, du karaté?

 

Oh put.... on a failli oublier de fabriquer une salle Harry Potter! 

La cantine hihihihihihi

 

Mais il n'empêche, il ne sera plus là pour m'accompagner chez Leclerc, plus là pour nous faire des patates sautées, plus là pour promener les chiens, pour râler, pour nous faire sortir de nos gonds, pour nous faire rire aux éclats, pour faire hurler sa sœur, pour conseiller son frère, pour retomber en enfance parfois, pour se faire dorloter, secouer, aimer.

Pire! Il ne sera pas là pour vider les chiottes du camping car dans quelques semaines, pour se lever à 7H et préparer des pancakes, pour trinquer avec Romu à la Budweiser, pour jouer à tortue avec Roméo, pour découvrir les Russes et les Chinois avec nous!

Pourtant, ça fait un an que je me prépare. Que je m'auto-persuade que tout ira bien, y'a Skype, y'a Messenger, on ne coupe pas le lien. Un an qu'on en discute avec Enzo, qu'on refait le monde sur son départ, sur sa future vie d'adulte, sur toutes les belles choses qui l'attendent.

Et puis tout à coup, on y est. On ne peut plus reculer. On fait bonne figure, on se dit que ca va le faire, qu'en 40H d'avion (Haaaaaaan!) on sera à ses côtés en cas de coup dur.

On est contents car on a vu, en vrai, nous n'aurons pas à imaginer: on a vu la ville, le campus, sa chambre, on a réglé les détails techniques, j'ai fait ma maman poule en lui installant ses draps sur son lit, en lui achetant son dentifrice et son tapis de bain, en allant à la sécurité sociale et au driver licence, en lui payant son abonnement téléphonique.

Dans les faits, tout est prêt, y a plus qu'à. 

Mais quand on le dépose pour passer sa première nuit au campus, et que, tout à son euphorie, il ne nous donne pas de nouvelles durant quelques jours, c'est dur! Au passage, mon cher et tendre encaisse lui aussi, sur l'échelle de l'émotion on est à égalité malgré sa tête de pitbull!

Les appartements... Cedar Hall North!

Le déménagement... Glups...

C'est là... 50m2, 2 grandes chambres, 4 étudiants, une grande salle de bain.

Enzo, n'oublie pas que tu es un Schuller, et que tu viens de Piton Saint Leu!

Bon, pour relativiser, on se dit que si Enzo est capable de se débrouiller si loin de nous, c'est que quelque part nous avons réussi notre éducation, non? 

Vole, mon amour, vole!